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Brigitte Lecours Chansons

Les Maudit Français de Lynda Lemay, Grenier à Chansons de Forcalquier (04)

BRIGITTE LECOURS :

 

  « A petits pas » C’est son premier CD mais pas sa première aventure poétique : pour cette franco-québécoise l’écriture est une part de vie nécessaire, entre abeilles de Provence et vignes du Québec, entre essai de retour là-bas, et retour définitif ici. Le terme le plus adéquat pour décrire l’univers de Brigitte entre ses deux rives et sa dérive pourrait être : d’une originalité folle et d’un risque total.

 

  Du langagier pas entendu et du j’m’en balance d’être comprise ou pas. Dans sa cave de la Belle Province ou sous son ciel de lit occitan on goûte du déjanté pur cru à cent degrés. Bernard Fougeirol a su donner une unité sonore étonnante à ce mélange de réalisme et de surréalisme en tissant à la guitare une tenue de scène parfaite, une collection d’habits coupés à la taille de chaque sentiment bordé de chœurs discrets ou de clarinette triomphante.

 

  L’entreprise n’était pas facile, Brigitte ayant fait appel sur ses textes à des compositeurs très différents (dont Michèle Garance, Chantal Grimm, Quentin Martel, Sébastien Ménard et lui-même). Ainsi peut-on capter, habillés pour la fête, son chant d’amour fusionnel (A petits pas) ou sa parole incomprise (Deux poids deux mesures) ; son rêve de maison (la Renardière) ou le cauchemar de celle qui s’écroule (Sauve qui peut) ; ses battements de cœur (Ma balle rouge) ou son grignotage convulsif (Ya quelque chose qui va pas) ; son regret fœtal d’un jumeau (Bancale) ou sa sororité avec une folle « qui rit de rien et pleure de tout » (Sous le soleil qui tangue) ; sa Rumeur océane ou son Silence…

  Notre vieille toune (comprendre « tune », autrement dit « notre vieil air ») aurait bien le pouvoir de tourner sans arrêt dans nos coeurs.

 

  Combien d’animateurs de radio pourront s’en rendre compte ? Espérons qu’ils répondront présents des deux côtés de l’Atlantique.

 

Chantal Grimm (juillet 2020) 

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